Portrait de femme : Agathe, matelot
Peux-tu nous raconter ton parcours et ce qui t’a amenée à devenir matelot ?
Je m’étais lancée dans des études pour devenir Web designer : DUT, licence professionnelle et enfin Master avec un contrat de professionnalisation. La formation m’a beaucoup plus mais mon passage en entreprise a été une mauvaise expérience. J’ai réalisé plus tard que c’était du harcèlement moral.
Alors j’ai décidé de quitter l’entreprise tout en achevant quand même la partie cours du Master et je me suis dit qu’il fallait que je trouve autre chose ensuite.
Comme je faisais de la voile depuis toute petite, j’ai décidé de me tourner vers ce milieu. J’ai intégré la formation de matelot de pont en 2016. C’est une formation obligatoire pour être matelot quel que soit le type de bateau. Personnellement, j’ai souhaité m’orienter vers les voiliers.
Sur quels bateaux as-tu navigué ?
J’ai commencé par un service civique en 2017 sur la Belle Étoile. J’y ai travaillé à l’entretien du bateau avant de participer à la saison de navigation.
En 2018 j’ai rejoint l’équipage du Belem où j’ai beaucoup appris : l’entretien du bateau, la mise à poste des voiles puis la navigation notamment lors de la Tall Ship Race. Nous avons navigué à cette occasion de Liverpool à Dublin puis de Dublin à Bordeaux.
En 2019 et 2020, j’ai fait partie de l’équipage de La Recouvrance.
As-tu eu des difficultés dans ton métier de matelot parce que tu es une femme ?
Nous ne sommes pas nombreuses dans le métier : 4 sur le Belem en 2018 et 2 sur La Recouvrance en 2019.
Dans l’ensemble nous sommes bien accueillies même s’il est qu’il y a eu quelques attitudes hostiles à mon égard parce que je suis une femme.
Quels projets pour la prochaine saison ?
Cet été je serai matelot sur un bateau à passager dans le golfe du Morbihan. Après ça, on verra bien ! Tant qu’on est jeune et sans contrainte, il faut profiter !