Katell, formatrice à la navigation et blogueuse !
Comment avez-vous atterri dans le monde de la navigation ?
J’ai appris à naviguer lorsque j’avais 15 ans au Port du Moulin Blanc.
Et à 19 ans, j’ai acheté mon premier bateau pour faire le tour du Portugal avec ma mère et ma sœur pour leur apprendre à naviguer. Déjà que des filles à l’époque ! Ce voyage a été une expérience incroyable. J’ai été formée à l’ancienne, les GPS n’existaient pas à cette période, et cela m’a permis de me sortir de situations difficiles. Ensuite j’ai fait le Tour du monde pendant deux ans en couple avec un enfant en bas âge (Patagonie, Cuba, les Açores) et nous avons fondé l’association « Passeurs de rêves » qui faisait naviguer des enfants handicapés.
Est-ce que vous rencontrez des difficultés lorsque vous naviguez et est-ce dû au fait que vous soyez une femme ?
Les mentalités évoluent évidemment, surtout avec les jeunes générations mais il reste en effet beaucoup de machisme. Ce qui n’empêche pas du tout l’entraide. Mais le gros changement reste l’arrivée d’internet grâce auquel la transmission d’informations a été, et est encore maintenant, beaucoup plus simple.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai lancé mon blog en 2018 « Les tutos de la croisière » et la chaine YouTube du même nom. Au début, j’écrivais des articles à propos des voyages à faire. Et puis petit à petit j’ai également rédigé des articles sur des sujets plus techniques mais aussi des articles du quotidien. Un article qui a vraiment plu par exemple : « 10 raisons pour lesquelles votre femme n’aime pas le bateau » !
Ces articles sont toujours rédigés avec humour et auto-dérision mais ils décrivent des situations que beaucoup peuvent rencontrer dans la vie de tous les jours. C’était important pour moi de partager ma passion et je suis vraiment étonnée : sur 6000 abonnés environ, 85% sont des hommes et je n’ai jamais eu de commentaires sexistes.
Et aujourd’hui, qu’est-ce que vous faites ?
Je continue l’écriture de mon blog et les vidéos YouTube. J’ai également démarré une activité en tant que coach afin d’enseigner les manœuvres et l’entretien d’un bateau habitable et de former à la météo et la navigation côtière.
Être une femme a quand même ses avantages quand on est formatrice de navigation : pour des élèves féminines, cela peut les rassurer, elles ont moins de pression. Les angoisses, c’est ça qui bloque dans le plaisir de la voile. Ce n’est pas un discours « anti-hommes », loin de là, mais cela leur permet de prendre beaucoup plus confiance en elles et qu’elles comprennent de quoi elles sont réellement capables et surtout : elles n’ont pas le choix, à bord, il n’y a qu’elles.
Des NEWS à venir ?
Je sors prochainement ma formation « choisir son bateau » en fonction de son niveau, de ses capacités mais aussi de son budget.
Et si la situation sanitaire le permet : je suis invitée par l’école de voile du QUEBEC pour donner une formation sur le routage de la météo au mois de juillet dans le cadre de la Coupe FEMINA (une régate réservée aux femmes)
Un dernier petit mot pour finir ?
J’ai d’ailleurs un gros coup de cœur pour Brest, et pas seulement parce que j’ai grandi ici : c’est le départ pour une infinité de possibilités de voyages. De plus l’équipe du Moulin Blanc, c’est une équipe qui a énormément de connaissances, on se sent tout de suite en sécurité, pour nos bateaux mais aussi pour nous, car c’est important pour moi de le dire : « l’accueil, la gentillesse et la compétence sont toujours au RDV ».
Véronique, présidente du YCBI, le club d'aviron de Brest
Qu’est-ce que le Yole Club Brest Iroise ?
Le Yole Club, c’est une association basée au Port du Moulin Blanc, pour la pratique de l’aviron. Elle est composée uniquement de bénévoles, nous n’avons aucun salarié.
Nos bénévoles enseignent l’aviron de mer. A la différence de l’aviron de rivières, l’aviron de mer est certes plus lourd, mais il est plus large et permet beaucoup plus stabilité.
Comment en êtes-vous venue à faire de l’aviron ? Est-ce vous participez aux compétitions ?
Je suis monitrice de voile et j’ai voulu essayer l’aviron pour changer un peu. Ça a été un vrai coup de foudre. L’aviron est un sport complet qui fait travailler tout le corps, sans l’abimer, qui permet de savourer l’esprit d’équipe en travaillant énormément sur la coordination de l’équipage. J’adore la convivialité. C’est un sport accessible à tous, et surtout qui se pratique en extérieur.
J’ai participé à des compétitions il y a quelques temps en tant que barreuse, mais je rame seulement en loisir. Sur l’aviron, le barreur est celui qui dirige et les rameurs sont ceux qui font avancer l’embarcation. Le poste de rameur est très physique, en compétition.
Vous enseignez l’aviron au sein de l’association ?
Oui en effet, j’ai le diplôme d’initiateur. Pour enseigner l’aviron il y a deux diplômes possibles : celui d’initiateur qui permet d’enseigner les bases et celui d’éducateur pour l’approfondissement. Tous les enseignants du club sont des bénévoles. Il y a actuellement 4 éducateurs au Yole Club dont 3 femmes. Dans l’aviron de mer, surtout dans les clubs départementaux du Finistère il y autant d’hommes que de femmes.
Des news à venir ?
Nous aurions dû organiser une manche de championnat régional, en avril. Hélas, nous venons de prendre la décision d'annuler. Nous compenserons sûrement par une rando inter clubs, dès que cela sera possible.
Nous organiserons le championnat de France d'aviron de mer en 2022 ou 2023, avec l'Aviron Brestois.